Ils étaient une quinzaine de participants dont des enseignants et étudiants de l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou à prendre part du lundi 23 au samedi 28 septembre 2019 au Grand Hotel de Bamako, à un important atelier de formation sur la modélisation de la dynamique des systèmes, organisé par le projet Partenariat pour un Meilleur Engagement dans la Recherche (Partnership for Enhanced Engagement in Research-PEER de l’USAID).
Conformément à sa mission de promotion de l’utilisation des technologies numériques dans l’agriculture et la sécurité alimentaire au Mali, le projet PEER, financé par l’USAID à travers l’ l’Université d’Etat de Michigan a financé les études de 3 étudiants de Master en Agroéconomie de l’IPR/IFRA sur 4 projets. . Il s’agit de l’étude sur le projet Sentinel2-Agri, assurée par Cris Auguste Niamba, sur le projet STARS-ISABELA par l’étudiante Kadiatou Touré et sur le projet Sènèkela/Sandji assurée Mme Hawa Doumbia. Ces 4 projets ont pour objectif commun, le renforcement de la résilience et la capacité des producteurs face aux risques climatiques et non climatiques auxquels font face l’agriculture et la sécurité alimentaire dans le pays.
Par exemple, le projet SENEKELA/SANDJI qui est une plateforme mise en place par l’opérateur de téléphonie mobile Orange Mali a comme objectif, la facilitation des échanges téléphoniques entre des spécialistes de l’agriculture et les producteurs ruraux afin d’apporter des solutions aux problèmes auxquels ces derniers peuvent être confrontés au quotidien à travers l’envoi par sms, des informations sur les probabilités de pluies aux producteurs inscrits.
STARS-ISABELA quant à ce projet, il consiste à utiliser la télédétection pour la reconnaissance des cultures et l’identification des parcelles pour améliorer le suivi des cultures, la prédiction des productions mais aussi remédier à l’absence de services d’informations fonciers transparents.
S’agissant de SENTINEL2-AGRI, c’est un projet entre l’IER, l’ICRISAT et la CPS du ministère de l’agriculture visant à utiliser les images satellitaires pour améliorer la collecte et la fiabilité des statistiques agricoles au niveau national.
A travers ce financement, les responsables du projet PEER dont son Coordinateur, Dr Amadou Sidibé, Enseignant-Chercheur à l’IPR/IFRA de Katibougou, cherchait à comprendre les contextes, les mécanismes et les effets des 4 projets sur l’utilisation des technologies numériques au Mali. Un objectif qu’on peut dire atteint avec l’organisation des journées de restitution des résultats d’études des 4 projets en réunissant les paysans des localités bénéficiaires de ces études sur les résultats obtenus.
La dernière journée de restitution sur les résultats de ces études a eu lieu le vendredi 2 juillet 2019 au Centre de Formation Continue de IPR/IFRA de Katibougou. Elle concerne les projets SENEKELA/SANDJI de l’étudiante Hawa Doumbia. C’est justement cette étude qui a été utilisée dans le cadre d’un atelier de formation de 6 jours à l’endroit des enseignants et étudiants de l’IPR/IFRA de Katibougou sur la modélisation de la dynamique des systèmes. Il s’agit, explique Dr Amadou Sidibé, de voir comment le système même de SENEKELA/SANDJI pourrait évoluer dans le futur et penser au modèle que les acteurs pourraient développer en fonction des résultats obtenus par l’étudiante dans le cadre de son étude. C’est pourquoi, les participants ont effectué lors de la 2ème journée (mardi 24 septembre 2019) de cet atelier de formation, une visite de terrain pour rencontrer les paysans du village de Kolodjalan, dans le cercle de Banamba (région de Koulikoro), qui sont des grands utilisateurs du projet SENEKELA/SANDJI. Une visite très appréciée par les producteurs de ce village.
« Il fallait revenir, discuter encore avec les producteurs pour pouvoir approfondir certaines questions dans le cadre de la modélisation de la dynamique des systèmes. Les discussions ont couvert pratiquement toutes les dimensions de la vie, leur environnement, le cadre de la production agricole, animale etc.. », a tenu à préciser Dr Amadou Sidibé.
Les discussions avec les producteurs de Kolondjalan ont également permis aux participants de l’atelier, de recenser un certain nombre de problèmes relatifs au changement climatique, à la sécheresse, les problèmes liés à la durée de la saison des pluies par exemple, les problèmes entre les agriculteurs et les éleveurs sur la gestion des espaces, les problèmes liés à la gestion des forets etc…
Ce sont ces problèmes recensés des producteurs qui ont été étudiés pour la suite de l’atelier à Bamako dans le cadre de la formation sur la modélisation de la dynamique des systèmes. Une formation assurée par la formatrice, Professeure Laura Schmitt OLABISI de l’Université d’Etat de Michigan (MSU) dans le cadre de la résilience et de l’adaptation au changement climatique. Cet atelier fut l’occasion pour Laura Schmitt OLABISI, en plus d’assurer la formation, de partager avec les participants des résultats de recherches conduites au Nigéria sur la modélisation de la dynamique des systèmes de résilience au changement climatique.
Durant les 4 jours qui ont suivi la visite de terrain, les participants ont été largement outillés sur les logiciels liés à la modélisation de la dynamique des systèmes. Ces quelques jours de l’atelier leurs ont suffit pour maitriser les outils liés à la modélisation des systèmes, une approche visant à comprendre le comportement des systèmes complexes dans le temps.
L’exploit des participants salué par la formatrice
Selon la formatrice, il lui faut souvent 2 à 3 semaines pour faire apprendre ce système à ces étudiants aux USA. Contrairement aux participants de l’atelier qui ont pu le comprendre en moins d’une semaine. Ce qu’elle n’a pas manqué de saluer.
A la fin de la formation, les participants dont Sidiki FANE, Enseignant-Chercheur et Ali Badra Coulibaly, étudiant en Master en Agroéconomie de l’IPR/IFRA n’ont pas manqué d’exprimer leur totale satisfaction pour cet atelier.
« L’atelier m’a permis de comprendre beaucoup de choses qui vont désormais changer ma façon de penser par rapport à la résolution des problèmes. Plus précisément, les problèmes liés à la déforestation dont le travail de modélisation a porté. L’analyse par exemple sur la déforestation nous a permis de montrer que l’élément de système qui pouvait beaucoup affecter la déforestation était l’ignorance. Plus le niveau de l’éducation des populations est élevé, plus cela à un impact positif sur la lutte contre la déforestation. Je ne faisais beaucoup attention sur cet aspect que jusqu’à aujourd’hui. » ; a souligné Sidiki FANE à la fin de l’atelier.
Quant à l’étudiant, Ali Badra Coulibaly, il dira que cette formation lui sera très utile dans la préparation surtout de son mémoire de fin de cycle. Il ambitionne de créer une application avec cette fois-ci des données réelles en servant des notions apprises à travers cette formation sur la modélisation de la dynamique des systèmes.
« Moi je pense que c’était une très bonne chose. Je suis très satisfait. Les gens ont participé à la formation à la hauteur des souhaits. Si nous pensons à pérenniser cette approche dans le contexte de l’IPR/IFRA de Katibougou, nous allons contribuer à la résolution de beaucoup de nos problèmes. », s’est réjouis Dr Amadou SIDIBE, Coordinateur du projet PEER.
Le lien vidéo de la formation
Modibo Dolo