L’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou ainsi que 3 autres Institutions d’Enseignement et de Recherche (IES) dont l’École Nationale d’Ingénieurs (ENI-ABT), l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) et l’Université de Ségou, bénéficient depuis 2015, l’appui d’un important projet dénommé PADES (Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur (PADES), financé par la Banque Mondiale à travers la fondation IDA. L’appui continu du projet est conditionné à l’atteinte de certains indicateurs que ces IES doivent satisfaire. La satisfaction de ces indicateurs est évaluée par des consultants (évaluateurs) recrutés par PADES. Ces évaluations sont programmées pour courant mai de chaque année.
Chaque année, en prélude de ces évaluations, une équipe du PADES passe dans les structures qui bénéficient l’accompagnement du projet dans le but de s’assurer de l’exécution correcte des indicateurs et les recommandations formulées par les évaluateurs.
C’est justement dans le cadre de cet exercice de suivi évaluation qu’une équipe du PADES s’est rendue ce mercredi 18 mars 2020 à l’IPR/IFRA de Katibougou pour effectivement s’assurer de la mise en œuvre correcte des indicateurs et des recommandations. La rencontre était présidée par le Directeur Général de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Abdoulaye Salim CISSE. En présence du Coordinateur du PADES, Pr Bakary CISSE et son staff, du Directeur Général de l’IPR/IFRA de Katibougou et son équipe, composée du Directeur des Etudes, du Directeur de la Recherche, des Chefs de Services et des Chefs de Départements d’Enseignement et de Recherche de l’institut.
Conformément au but de la rencontre, elle a été marquée par une présentation du Directeur Général sur le niveau de mise en œuvre des recommandations de l’évaluation de mai 2019, les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des recommandations ainsi que les pistes de proposition de solutions.
Les recommandations de l’évaluation de mai 2019 portent entre autres sur :
–Mise en place d’une cellule chargée des stages qui centralise les besoins, identifie les lieux de stages et organise le suivi des stagiaires.
-Amélioration de la formation pratique des étudiants en exploitant plus adéquatement toutes les ressources de l’institut et le bassin d’entreprises partenaires.
-La redistribution plus adéquate des cohortes d’étudiants entre le site de Katibougou et l’annexe à Bamako de manière à donner plus d’opportunités aux étudiants d’acquérir de l’expérience pratique.
-L’amélioration de la connectivité en enrichissant la bibliothèque au sein de l’IES de façon à favoriser la recherche documentaire pour les étudiants et les enseignants pour leurs besoins de formation et de recherche
-Le renforcement de la communication entre les différents acteurs de l’IES à tous les niveaux.
-La maintenance des équipements en continu de manière à optimiser leur utilisation (ressources propres et formation pratique) et sur le soutien des initiatives estudiantines comme l’association GAPA en facilitant leur création, en encourageant leur développement et en élargissant les champs de pratique.
Des réponses satisfaisantes ont été données par la Direction de l’IPR/IFRA à l’équipe du PADES par rapport à la mise en œuvre de l’ensemble de ces points. Par exemple, par rapport dernier point relatif au soutien des initiatives estudiantines comme l’association GAPA en facilitant leur création, en encourageant leur développement et en élargissant les champs de pratique, l’occasion a été donnée aux étudiants de GAPA (GROUPE D’AMITIE DU PAYSAN D’AFRIQUE) de présenter le bilan de leurs activités au cours de la saison hivernale passée.
C’est un groupe d’étudiants volontaires de l’IPR/IFRA créé en 2012 avec pour objectif principal, de lier la théorie à la formation pratique et susciter l’esprit d’entreprenariat chez les membres, au nombre de 62 dont 37 hommes et 25 femmes, avec plusieurs nationalités (Malienne, Nigérienne, Ivoirienne, Burkinabé, Gabonaise, etc.) et toutes les spécialités confondues. Ils interviennent dans plusieurs secteurs d’activités. Il s’agit du Secteur Agronomique ; Eaux et Forêt ; Génie Rural ; Agroéconomie, Agrobusiness et bientôt le secteur d’élevage.
Ils ont exploité durant la saison hivernale dernière, une superficie de 6ha dont 3 ha de maïs, 2 ha de niébé fourrager et 1ha de niébé grain etc… Avec comme résultats : 2,585t de maïs, 140 kg de niébé grain et 1,587t de niébé fourrager. A ces résultats, s’ajoutent les activités de productions maraichères sur une superficie occupée de 165m2 de 15 spéculations.
En termes de perspectives, ces étudiants prévoient en collaboration avec la Direction de l’IPR/IFRA de Katibougou, de produire des légumes à grande échelle durant toute la saison; procéder à la mécanisation de la production ; produire des plants fruitiers et des plantes ornementales ; étendre leurs activités au-delà de l’IPR/IFRA; produire à grande parcelle des produits céréaliers et installer un champ école hivernal, construire de bassins piscicoles; un mini parc zoologique; l’aménagement des berges à travers les techniques de conservations des sols et l’amélioration des activités apicoles.
Ces résultats ont été présentés par Mama TRAORE, Président de GAPA, Issa SOUMANA (Nigérien), Secrétaire Général Secteur Agronomie et Aboubacar DIAKITE, Secrétaire Général Secteur Eaux et Forêts. Des résultats très bien appréciés par les participants. Ils ont été invités à postuler au concours de startups organisé par PROCEJ (Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes) via « Bamako-Incubateur » pour sélectionner les meilleurs projets de jeunes startups. Pour participer à cette compétition, ils auront besoin d’une mise à niveau par exemple sur la technique de présentation de projet. Le Coordinateur du PADES s’est engagé à accompagner ces jeunes étudiants de GAPA dans ce sens en les mettant en contact avec les organisateurs dont « Bamako-Incubateur », qui est un projet d’incubateur et d’accélérateur de start-up, de couveuses d’entreprises pour de jeunes entreprises innovantes et des pépinières en proposant un hébergement et accompagnement personnalisé, des locaux et des services partagés.
La présentation des activités du GAPA a été suivie des discussions sur l’état de mise en œuvre des indicateurs par l’institut. Sur ce point aussi, des résultats rassurants ont été donnés par la Direction Générale de l’IPR/IFRA de Katibougou à l’équipe du PADES. La Direction à son tour, a bénéficié de certains conseils pratiques de la part des missionnaires pour l’exécution correcte des indicateurs. Le premier grand indicateur est relatif à l’amélioration de la Gouvernance Institutionnelle ou DLI1 à travers la tenue régulière des sessions du Conseil d’Administration (au moins 2 fois dans l’année), l’adoption et la mise en œuvre des outils de gestion et procédures des IES et la publication annuelle des IMS et des rapports d’audits et l’approbation du Plan Stratégique actualisé de l’Institut et de son budget annuel opérationnel avec indicateurs. Et le second (amélioration de la pertinence des programmes sélectionnés). A travers de deuxième indicateur, l’institut est appelé à augmenter le nombre des programmes de formation habilités selon les directives convenues, le nombre de nouveaux étudiants (NE) inscrits aux programmes conçus suivant les directives, le nombre d’enseignants formés (NEF) aux programmes conçus suivant les directives et enfin, à accroitre les ressources financières générées à l’interne.
La Direction Générale de l’IPR/IFRA de Katibougou a rencontré de sérieuses difficultés dans l’atteinte de ces objectifs. Parmi ces difficultés, nous pouvons citer entre autres, le flux d’étudiants en fin de cycle (effectif très élevé) et insuffisance de ressources humaines au niveau de la division stage, le non-respect des dates de dépôt des fiches de stage et des rapports/mémoires de fin de cycle, l’insuffisance d’encadreurs de niveau satisfaisant sur le terrain (étudiants-ingénieurs souvent encadrés par des techniciens), le manque de motivation des encadreurs du milieu professionnel (Arrêt de payement des frais d’encadrement), l’insuffisance d’eau pour la production agricole, la non sécurisation du domaine (agression foncière, divagation des animaux), le manque de financement des activités de l’exploitation et à temps, la vétustés de certains matériels, l’insuffisance de personnel qualifié en maintenance etc..
Pour palier à ces problèmes, la Direction envisage de créer une cellule/service de stage en place et lieu de la division stage, de renforcer et créer de nouveaux partenariats avec le milieu professionnel, renforcer l’organisation des DER en responsabilisant davantage les chargés de stage, recruter plus de personnel (maintenanciers, chefs secteurs et manœuvres pour l’exploitation), élaborer un plan d’aménagement hydro agricole avec implantation d’une prise d’eau dans le lit mineur du fleuve, sensibiliser la population de la ville de Koulikoro sur l’impact de l’IPR/IFRA et la nécessité de préserver ce patrimoine pour l’avenir de la ville et pour le pays, clôturer tout le domaine de l’institut avec des murs en parpaing, assurer l’accès à la connexion par la fibre optique et renouveler le matériel défectueux, sensibiliser davantage le personnel à aller vers l’information et aussi assurer l’entretien courant de tout le matériel (laboratoire, bibliothèque, bureaux, exploitation, etc.) de l’institut.
Source: Cellule de Communication IPR/IFRA