Plusieurs villages des cercles de Ségou et de Bla bénéficient depuis 2018, l’accompagnement d’un important dans la lutte contre les effets du changement climatique à travers la vulgarisation des techniques de collectes des eaux de ruissellement. Il s’agit du projet BCER (Mise en valeur et Gestion durable des Bassins de Collectes des Eaux de Ruissèlement pour l’irrigation de complément au Burkina Faso mise à l’échelle au Mali et au Niger (BCER-Mali). Le projet a à son actif au Mali, la réalisation de 8 bassins de collectes et de conservation des eaux de ruissellement dans les communes de Soignébougou, Sakoïba, et Touna.
Ce projet, financé par la coopération Canadienne à travers le Centre de Recherche pour le développement International (CRDI) vise à réduire la vulnérabilité des producteurs agricoles face à la variabilité climatique à travers l’irrigation de complètement à partir de la technique BCER (Bassin de Collecte des Eaux de Ruissellement). Il existe au Burkina-Faso, au Mali et au Niger.
BCER est mis en œuvre depuis 2018 par 4 grandes structures. Il s’agit entre autres de l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou qui a en charge sa coordination nationale, l’ONG Nieta Conseil chargée du suivi des activités sur le terrain, la Direction Régionale de l’Agriculture (DRA) de Ségou, la Météo-Mali qui s’occupe des aspects climatiques du projet et l’Institut d’Economie Rural en charge du volet développement de la recherche autour des BCER.
Le projet intervient dans la commune de Touna, cercle de Bla et plus précisément à Ntokorola et dans la commune de Sakoiba (village de Sackébougou), et la commune de Soignébougou (village de Soignébougou), cercle de Ségou. Il a à son actif, la réalisation de 8 bassins dont 3 à Ntokorola, 2 à Sackebougouni et 3 à Soignébougou sur une prévision de 8 bassins à réaliser pendant la durée du projet. 4 femmes et 4 hommes sont les bénéficiaires directs de ces bassins de collectes construits par le projet. La spécificité de ces bassins, c’est qu’ils coutent moins chers car construits avec des matériaux locaux dont les moellons pour la stabilisation des parois, et l’argile pour l’imperméabilisation du fonds des bassins et accessibles à tous. Ils sont aménagés autour des champs et permettent de réceptionner les eaux de ruissellement et les eaux de pluies. Ce sont ces eaux du bassin qui sont utilisées par les producteurs pour faire l’irrigation d’appoint. C’est-à-dire, lorsqu’il y a une longue période de sècheresse prolongée pendant la saison des pluies, le producteur a la latitude d’utiliser cette eau pour arroser ces cultures en vue d’éviter la perte totale de sa production. A titre d’exemple, la quantité qu’un BCER peut contenir (environ 250m3) peut arroser un quart d’hectare (o, 25 ha) et jusqu’à 21 jours selon le Coordinateur du projet.
Aujourd’hui, le projet tire vers sa fin (2018-2021) et c’est pourquoi son Point Focal, Dr Ibrahima Daou, Enseignant-Chercheur à l’IPR/IFRA de Katibougou a initié une visite de terrain pour le suivi des activités. Cette visite effectuée en compagnie de son partenaire de Nieta Conseil a concerné le village Soignébougou et elle nous a permis de constater avec enthousiasme l’impact très positif du projet BCER pour le développement de ce village à travers la visite des 3 bassins.
Et c’est un Coordinateur très satisfait et très honoré des acquis de son projet qui s’est confié à nous sur le terrain.
« Ma satisfaction est aujourd’hui totale. Car le projet a réalisé à la date d’aujourd’hui 8 bassins sur une prévision de 8. Donc, prévision atteinte à 100%. Et tous ces bassins ont été équipés des moyens d’exhaures dont des pompes solaires, des panneaux solaires et des raccords. En plus de ça, nos paysans partenaires ont également bénéficié des sessions de formations sur la pisciculture, les techniques de récoltes et post récoltes etc..Au regard de tous ces résultats enregistrés dans le cadre de ce projet, je peux dire que je suis un Coordinateur comblé. », s’est réjouis Dr Ibrahima Daou.
Même degré de satisfaction du côté des bénéficiaires.
« Je suis un Maire honoré devant les acquis de ce projet dans ma commune. C’est un projet qui a beaucoup changé le visage du village de ma commune. Grace à ces bassins, le maraichage et la pisciculture viennent d’être développés dans ma commune. Ma satisfaction est vraiment sans limite. Je profite de l’occasion pour lancer un vibrant appel aux partenaires techniques et financiers à appuyer davantage ce projet pour le développement du pays car c’est un très bon projet. » a reconnu le Maire de la Commune de Soignébougou, Minkoro Ibrahim DIARRA.
Le Maire n’est pas le seul à réclamer la pérennisation du projet. Le même appel a été lancé par le Coordinateur du projet et par Salimata Tangara, une des bénéficiaires des 3 basssins à Soignèbougou. En plus de la pisciculture, elle est en train de faire également du maraichage et de l’arboriculture fruitière (agrumes) grâce à son Bassin.
« Même si le but initial du projet était de lutter contre les pénuries d’eau dans les champs à travers la construction des bassins de retenue pour arroser les récoltes, nous, nous avons constaté ici que ces bassins peuvent nous servir davantage dans d’autres domaines comme par exemple dans la pisciculture, le maraichage etc… Ces domaines sont en train de nous apporter beaucoup de choses. C’est pour dire à quel point l’impact du projet est visible sur notre développement. C’est pourquoi, j’appelle une fois de plus les partenaires qui sont derrière le financement de ce projet à continuer à le soutenir. C’est vraiment un projet à impact direct. », s’est réjoui en ces termes Salimata Tangara.