Protection de l’environnement : Le monde universitaire ouvre le débat

La Faculté de Droit Public (FDPU) de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB) a abrité  le  jeudi 3 octobre 2019, une importante conférence débat sur l’environnement organisée dans le cadre de la semaine européenne de la diplomatie climatique.

La cérémonie d’ouverture de cette conférence en lieu en présence du Vice-Recteur de l’Université de l’USJPB, Pr Boureima KANSAYE, représentant le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique empêché et l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, Bart Ouvry.

Dans ses mots d’ouverture, le diplomate européen a fait savoir que le combat pour l’environnement est un combat sans frontière qui doit intéresser tout le monde au motif que les conséquences qui sortent de sa dégradation sont sans limite. C’est pourquoi, il a profité de l’occasion pour renouveler une fois de plus l’engagement de l’Union Européenne dans la protection de l’environnement. Un combat qui ne saurait réussir sans le monde universitaire selon Bart Ouvry. Il dira que le Mali occupe le 1er rang de ce combat contre le changement climatique.

Pour sa part, le Vice-Recteur de l’USJPB, après avoir salué l’initiative, fera savoir que son université est aussi engagée sur le front de la protection de l’environnement dans le domaine surtout de la formation et de la recherche à travers l’ouverture de nouvelles filières relatives à l’environnement (master en Droit de la santé et de l’environnement) et des doctorants de son université inscrits sur la même thématique.

« C’est l’occasion pour moi de dire que nous sommes très intéressés par le débat et vous encourageons vivement à multiplier des activités de ce genre pour permettre à l’Université d’avoir une vie scientifique et pédagogique bien animée », a souligné Pr Boureima KANSAYE.

Ladite conférence est le fruit d’une franche collaboration entre le Laboratoire de Sylviculture et d’Économie Forestière (LSEF) du Département du Génie Rural et des Eaux et Forêts de l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou et le Laboratoire d’Études et de Recherches en Droit, Décentralisation et Développement Local (LERDDEL) de la Faculté de Droit Public (FDPU) de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB). Cette conférence, financée par la Délégation de l’Union Européenne au Mali dans le cadre de la semaine européenne de la diplomatie climatique (du 26 septembre au 7 octobre 2019 à Bamako avait pour thème : «Le Profil environnemental au Mali ».

Un thème largement débattu par deux éminents spécialistes en la matière. Il s’agit de Pr Souleymane Diallo, enseignant-Chercheur à l’IPR/IFRA de Katibougou et Docteur Diakalia Siaka SIDIBE.

La Communication de Pr Souleymane Diallo a porté sur la gestion des ressources forestières au Mali dans le cadre d’une étude qu’il menée et financée par la délégation de l’Union Européenne au Mali. Dans son exposé, il a fait savoir que notre pays dispose d’énormes potentialités en termes ressources naturelles mais malheureusement mal exploitées.

« Beaucoup de fleuves, des marres, des rivières, des forêts etc.. avec une biodiversité. Nous pouvons utiliser toutes ces ressources pour le développement économique du pays. Donc le pays est bien doté. Mais cependant, pour son développement, on a constaté que ces ressources sont mal gérées. Les terres sont dégradées, la fertilité baisse, ce qui joue sur le rendement des cultures. Ce qui fait qu’on n’arrive pas à satisfaire les conditions de la sécurité alimentaire dans le pays. Ensuite les eaux sont mal gérées, les cours d’eaux sont polluées par les déchets. A cela s’ajoute la dégradation des berges et des forêts. Pour les forets c’est encore plus inquiétant. Nous avons des atouts qu’on n’arrive pas à bien exploiter pour le développement du pays », a alerté Pr Souleymane Diallo de l’IPR/IFRA de Katibougou.

Pour la deuxième présentation, elle a porté sur les contraintes de la mise en œuvre du droit de l’environnement en République du Mali. Une réalité très bien défendue par le jeune Docteur, Diakalia Siaka SIDIBE de la FDPU.

Parmi les contraintes soulignées par ce 2ème conférencier, nous pouvons citer entre autres : la non codification (absence du code de l’environnement), l’inefficacité des moyens de contrôle, les contraintes liées à la société (l’inobservation des règles due soit à l’état de pauvreté des populations soit à la méconnaissance des textes voire à la faible réceptivité des règles applicables), les contraintes liées à la justiciabilité des normes internationales, la difficile opérationnalisation des principes du Droit International de l’Environnement  au plan interne, le foisonnement des organes aux faibles moyens (profusion institutionnelle dans la protection de l’environnement de l’environnement), la dispersion des responsabilités administratives (existence de plusieurs structures parallèles dans la gestion de l’environnement), l’instabilité politique et sécuritaire, le manque de coordination des politiques sectorielles, la centralisation des pouvoirs et le défaut de transfert des compétences aux collectivités territoriales etc..

Pour faire face à ces multiples contraintes, Diakalia Siaka SIDIBE recommande codification la codification des textes, la revalorisation du droit traditionnel, la valorisation juridique des conventions locales d’environnement, 4-La refonte du cadre socio-institutionnel, un affermissement du rôle des acteurs de la société civile et mettre plus d’accent sur l’éducation des populations dans la protection de l’environnement. Pour y parvenir, argumente le conférencier, on pourra utiliser des méthodes formelles comme l’institution éducative ou de formation et informelles à travers l’utilisation des canaux d’information et de communication.

Conformément à l’objectif recherché à travers l’organisation de cette conférence, les présentations de deux conférenciers ont suscité de nombreuses réactions des participants avec des questions d’éclaircissements, des témoignages et de contributions d’idées pour la protection de l’environnement. Ils ont beaucoup admiré la qualité des présentations. C’est le cas d’Abakary Touré, Doctorant en Droit Public, candidat au Poste du Président du Conseil National de la Jeunesse (CNJ). Il a fait le déplacement pour assister aux débats de la conférence au regard de son importance pour lui.

« Nous avons appris beaucoup de choses à travers cette conférence. Nous sommes très ravis. Ça nous a permis d’avoir une connaissance encore plus large sur les questions environnementales surtout les problèmes liés à la gestion de l’environnement. Les conférenciers sont vraiment à féliciter pour la qualité de leurs présentations. Entant que candidat aussi au Poste de Président aux prochaines élections du CNJ, ce combat m’intéresse beaucoup ».

Aida M’BO toujours engagée pour la cause de l’environnement

Une autre information bonne à savoir, est l’engagement une fois plus prouvée avec sa présence et soutien, de l’ancienne Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Mme Keita Aida M’Bo. Contrairement a beaucoup de Ministres, même après son départ du département de l’Environnement et de l’Assainissement, reste toujours engagée dans le combat pour un environnement sain. Elle a répondu présente et a profité pour rassurer de sa pleine disponibilité dans cette lutte.

Conformément au programme de la conférence débat, la rencontre a terminé par un appel dénommé « Initiative des citoyens pour la protection des forêts ».

M.Dolo

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